L'élevage d'arachnides

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dimanche 21 avril 2013

Maladies et blessures

Maladies et blessures

   Pas de panique, la grande majorité de ces cas sont RARES : ils ont été rencontrés chez des animaux capturés, ou, sont le résumé de quelques incidents sur des milliers de specimens et des années d'élevage !
   Cependant, il nous appartient de prendre en compte ces problèmes, car bien souvent ils ne sont pas inéluctables, et des "soins" simples et une attention toute particulière peuvent permettre de sauver un animal. On est donc bien loin du discours généralement tenu en ces cas "soit l'animal mue, soit il meurt".
  Le premier article, concerne un cas assez exceptionnel où je n'ai rien pu faire : une mygale Poecilotheria fasciata, parasitée par des diptères (phorides ?), a été sauvée. Après une mue, plusieurs mois plus tard, elle a été accouplée, ce qui a déclenché l'ovulation. L'araignée encore faible, a succombé à l'accumulation d'un surcroit de fatigue, et d'une infection interne probablement consécutive au parasitisme et d'une rétention d'oeufs.
   Un second cas, également un parasitisme par des larves de diptères, mais avec une issue plus favorable : Une Psalmopoeus irminia parasitée.

Nourrir des araignées

Le repas

I - Introduction

   Dans toute leur diversité, il est un point que les arachnides ont en commun : ils sont carnivores et insectivores. 
   Certains sont essentiellement parasites (acariens, pseudoscorpions...) et ne peuvent être simplement élevés tant leurs besoins alimentaires et physiologiques sont spécifiques. 
   Les autres sont prédateurs : araignées, scorpions, uropyges et autres opilions se nourrissent principalement d'insectes mais aussi de toutes proies adaptées à leur taille et leur habitat. Cet article leur est consacré. 
   Il y sera abordé les besoins de ces arachnides, mais aussi leur mode d'alimentation, avec quelques exemples représentatifs.


II - Tueurs par nécessité

   Dans l'imaginaire collectif les araignées sont des prédatrices froides, consommant leurs proies encore vivantes ou même tuant pour le plaisir. 
   La réalité, une fois de plus, est sensiblement différente. Les arachnides tuent, mais uniquement par nécessité. Ils tuent pour se défendre, et davantage encore pour se nourrir. S'ils ne sont pas menaçés ni tenus par la faim, leur comportement est tout autre : ils menaçent, bombardent (mygales), repoussent, frappent, ils restent indifférents ou parfois même abandonnent et reculent devant ce qui en d'autres occasions leur aurait servi de repas ! 
   Exceptionnellement, une araignée mord ou un scorpion pique une "proie" qu'il ne compte pas manger. Cependant, le but n'est alors pas de tuer, et l'insecte ainsi rappelé aux valeurs de la nature, profite de cet ultime avertissement pour prendre la fuite, blessé mais vivant. 
   Je n'ai jamais observé un quelconque arachnide tuer le moindre grillon sans le consommer ou l'offrir à sa progéniture, à moins que ce ne soit pour protéger sa mue prochaine ou son cocon. 
   Il n'est pas rare en revanche qu'un grillon ou une blatte non consommé(e) se promène un certain temps en toute impunité dans un terrarium. 
   A l'inverse, une araignée qui ne prendrait pas la précaution d'éloigner un insecte avant de muer, risque de devenir proie à son tour...


III - L'heure du repas

   Comme tous les animaux, les arachnides sont conditionnés par leur rythme biologique. Crépusculaire, nocturne ou diurne, ce rythme en milieu naturel imposera le moment du repas. Conjugué avec l'habitat, il décidera aussi d'un type de proies pour lequel l'arachnide aura souvent développé des spécialisations de camouflage, de techniques de capture ou de venin. La connaissance de ce rythme naturel vous facilitera beaucoup l'élevage de telle ou telle espèce. 
   En captivité, il est indispensable de reproduire au mieux un cycle jour / nuit régulier et préférable de choisir le bon moment pour fournir la nourriture. Par ailleurs, pour certaines araignées en particulier (Néphiles, Epeires, Veuves noires...) qui ont adapté leur méthode de chasse à leur capacité à tisser, il faut de plus attendre qu'elles aient terminé leur toile. Il faut rarement plus de 24 heures pour que l'essentiel (le piège et la cachette) soit prêt... 
   Une fois votre scorpion ou votre araignée installée, vous n'aurez guère de difficultés à les nourrir : il suffit le plus souvent de placer un insecte dans le bac, le prédateur fera le reste !
   Il y a des périodes où les arachnides ne s'alimentent pas, qui coïncident avec des phase de vulnérabilité, ce qui peut expliquer en parallèle une certaine nervosité, parfois une franche agressivité. 
   La plus caractéristique de ces périodes, est l'approche d'une mue. Dans les jours ou les semaines qui précèdent cet événement, scorpions et araignées cessent de se nourrir sans que cela les affecte ou les amaigrisse. On peut se servir de cet élément comme signe précurseur de la mue. Il y en a d'autres, qui seront détaillés dans un article distinct. 
   Chez les femelles, la période qui suit l'accouplement jusqu'à la ponte ou l'éclosion, est également l'occasion d'un jeûne prolongé. Par ailleurs, déranger une femelle à ce moment peut la pousser à manger... son cocon ou sa progéniture ! 
   Les mâles d'araignées cessent de s'alimenter peu après leur mue imaginale. Ils consacrent alors toute leur énergie à rechercher des femelles pour s'accoupler, et se laissent dépérir. On n'observe pas ce phénomène chez les autres arachnides (scorpions, uropyges...), où mâles et femelles ont des cycles de vie équivalents. 
   Pour tous les ordres, mâles et femelles suivent en automne et en hiver une période de diapause, plus ou moins prononcée selon les espèces. Dans la nature, elle se traduit souvent par une quasi-hibernation en fonction du climat. En captivité, par un ralentissement ou l'arrêt de l'alimentation, et la réduction de l'activité. Chez certaines espèces, le respect de cette période conditionne la réussite de la reproduction. Il est donc important d'être attentif au premier signal de cette diapause : l'arrêt de l'alimentation. 
   Quand ils sont repus, les arachnides arrêtent d'eux mêmes de se nourrir. C'est souvent ainsi que l'on verra des proies se promener impunément dans le terrarium de leur prédateur. Pour certaines espèces particulièrement voraces comme Theraphosa leblondi, ce seul fait ne suffit souvent pas à leur couper l'appétit, et lorsque son abdomen est déjà très gros, c'est à l'éleveur de ne plus fournir de proies pendant quelques temps. 
   Enfin, parfois, une mygale arrête de se nourrir sans qu'aucune de ces raisons ne puisse l'expliquer. Dans la majeure partie des cas, il n'y a pas lieu de s'inquiéter, son appétit reviendra comme il est venu. Mais d'autres fois, ce comportement perdure, c'est mauvais signe : parasitisme, stress, faiblesse, maladie qui peut aller jusqu'à la mort. 
   Il est difficile de dire à quel stade ou pendant quelle durée il est inquiétant qu'un arachnide ne s'alimente pas. Des durées excédant un an ont été constatées en captivité chez des mygales, qui pour le reste se portaient parfaitement bien. Les scorpions sont également très résistants à ces périodes. D'autres arachnides ou même certains spécimens supportent mal quelques semaines de jeune... De toutes façon, le jeune ne doit jamais être forcé. En ce sens, il doit se traduire par un refus de l'arachnide de se nourrir, et non par un arrêt par l'éleveur de lui fournir des proies. En dernier recours, certains "trucs" permettent de re-déclencher la prise de nourriture, encore que la réussite ne soit pas systématique : baisse temporaire de la température, baisse de la luminosité et ou de la durée quotidienne d'éclairage... 
   Durant ces périodes de jeune en particulier, il est impératif de fournir un abreuvoir -y compris pour les espèces désertiques- pour dispenser au moins un apport d'eau.
   A l'inverse, souvent après ces périodes de diète, les arachnides ont un appétit accru : 
   Dans les jours qui suivent la mue, après durcissement total de la partie chitineuse, les arachnides affamés par un jeune prolongé, redoublent d'appétit et se ruent littéralement sur leurs proies, oubliant parfois même la prudence qui les conditionne le reste du temps. 
   Tout de suite après l'accouplement, la femelle peut être si affamée qu'il lui arrive de dévorer le mâle, encore que ce ne soit pas la règle. Après parfois plusieurs mois de jeûne à attendre puis surveiller son cocon ou ses bébés, elle se jettera sur la première proie venue. De même, le mâle lorsqu'il est indemne cherchera souvent à se nourrir, ce qui est remarquable notamment chez les araignées.


IV - Capturer ses proies

   Pour capturer leurs proies, les arachnides ont développé des trésors d'adaptation et d'ingéniosité. Ces adaptations peuvent être aussi diverses que leur camouflage (couleurs, motifs, formes, attitudes), la spécialisation de leur venin à leurs proies, mais aussi leur technique de chasse, de capture, et jusqu'à leur façon de manger ! 
   Il existe de très nombreux modes de capture, en fait bien trop pour les détailler tous ici... Quelques exemples donnés en fin d'article vous en donneront un aperçu. 
   On peut retenir dans ce chapitre, deux types de chasse et deux principes de capture. Il est nécessaire de préciser qu'il y a de nombreuses exceptions, ou plutôt des associations de ces profils, car il est bien impossible de définir des dizaines de milliers d'espèces en quatre paragraphes... 
   La plupart des arachnides nocturnes sont des chasseurs : rapides et relativement endurants, ils peuvent parcourir plusieurs centaines de mètres (à rapporter à leur taille !) pour trouver une proie. Ils sont très majoritairement insectivores. Ils utilisent toutes sortes de capteurs, en particulier des soies (poils) sensitives pour détecter à plusieurs dizaines de centimètres le moindre mouvement. La vue joue un rôle moindre dans ce type de chasse nocturne. Leur corps est proportionnellement fin, et les pattes souvent longues. Réciproquement, les grands arachnides chasseurs sont souvent nocturnes, ce qui leur permet de ne pas cotoyer leurs propres prédateurs, surtout diurnes. Les scorpions appartiennent à cette catégorie. Certains chasseurs sont diurnes. Ils sont de taille bien plus modeste pour pouvoir se protéger, et leur vue est primordiale, la plus développée parmi les arachnides. Les araignées de la famille des Salticidae en sont typiques. 
   Les autres arachnides, diurnes et/ou moins endurants, sont des chasseurs à l'affût : ils dressent leur piège ou se tapissent, et bondissent sur la proie qui passe à leur portée. Les plus évidentes, sont les araignées qui construisent des pièges, quelle qu'en soit la forme. Toiles planes des Epeires et Néphiles, treillis d'apparence désordonnée des Veuves, entonoir en étoile des Filistatidae et Amorobidae, trappes des mygales maçonnes... Les énormes mygales de la famille des Theraphosidae attendent également, près de l'entrée de leur cachette, le passage d'une blatte ou d'une grenouille imprudente. Avec au plus, quelques fils d'alerte pour les prévenir... 
   On distingue également deux modes de capture. Chez la plupart des arachnides, notamment les chasseurs et les grands arachnides, la capture est directe : la proie est attrapée par les pédipalpes, au besoin avec l'aide des pattes I et II pour l'immobiliser complètement, puis mangée. Chez les scorpions, deux pinces puissantes font office de pédipalpes. Cela implique que la proie n'est pas disproportionnée par rapport à l'arachnide. Pour neutraliser les grosses proies, le venin peut être utilisé. Scorpions, amblypyges, uropyges, solifuges et la plupart des araignées attrapent directement les insectes ou autres proies dont ils vont se nourrir. 
   L'autre procédé de capture, est le piège de soie. Certaines araignées sont passées maîtresses dans l'art de confectionner des toiles très efficaces. Les toiles aériennes des néphiles et épeires, sont surtout destinées aux insectes volants ou sauteurs. Les toiles des Theridiidae par exemple, permettent d'attraper des petits animaux terrestres. Les proies vont s'emmêler ou se coller dans les fils de la toile, puis seront saucissonnées si c'est nécessaire avant d'être mangées. Il est remarquable que ce procédé permet à des araignées de capturer des proies beaucoup plus grandes qu'elles. Et il suffit à l'araignée de rester cachée jusqu'à ce qu'une proie vraiment trop grosse arrive à se dégager, ou d'attaquer en groupe pour les colonies d'araignées sociales...

L'élevage des proies

Pour pouvoir nourrir vos animaux, vous aurez besoin toute l'année, d'une nourriture en quantité suffisante, et qui devra constituer un apport complet pour les arachnides.

Si des élevages de taille très modeste peuvent se satisfaire de l'offre des magasins spécialisés dans la vente de proies, des installations plus importantes doivent s'accompagner d'une certaine "logistique". Pour des raisons de coût évidentes, mais aussi parce que (trop) fréquemment les conditions de transports ou du temps, rendent aléatoire l'approvisionnement. Ou encore parce que certains insectes comme les blattes sont rares dans le commerce, imposant un cycle de reproduction long et commercialement peu rentable pour ce but.

Dans cet article plusieurs auteurs donnent leurs méthodes d'élevage de proies aussi diverses que blattes, grillons ou petits rongeurs. Ces méthodes ne sont pas forcément les plus simples ou les plus rentables immédiatement, mais elles sont éprouvées tant sur le nombre que sur la durée et à ce titre, elles constituent une importante base de départ, ou une alternative pour relancer une souche sur le déclin.

samedi 20 avril 2013

L'aménagement d'un terrarium

Avant d'envisager l'acquisition d'une mygale, d'un scorpion ou tout autre arachnide, il est nécessaire de préparer son arrivée chez vous...

Adapté à son occupant, le terrarium est l'outil de base de votre passion. Le plus grand soin doit être apporté à son élaboration ou à son choix. A grande échelle, il représente de loin le principal investissement. Enfin, il conditionne en grande partie la réussite ou l'échec d'un élevage, et mérite à ce titre une attention toute particulière.

L'essentiel, est de prévoir dès le départ ce que sera votre objectif d'élevage, et de vous équiper en conséquence !

Avant toute chose, vous devrez vous attacher à connaître les besoins de l'arachnide que vous souhaitez détenir, et ses conditions de vie en milieu naturel : hygrométrie, température, alimentation, mobilité, habitat (terrestre, arboricole...), caractère diurne ou nocturne sont autant de facteurs à prendre prioritairement en compte pour construire ou choisir un terrarium. Pour cette raison, vous aurez de bien meilleurs résultats avec des arachnides que vous pouvez identifier (famille, genre, espèce) et pour lesquels des renseignements peuvent vous être fournis.

Beaucoup d'entre nous ont déjà collecté des araignées dans la nature : argiopes, épeires et autres saltices font le bonheur de l'observateur attentif. Pour bien les maintenir, la meilleure réponse et de bien observer le milieu de capture et de le reproduire au mieux !

I - Le terrarium On peut justifier deux niveaux de qualité de terrariums :Les terrariums provisoires :

Improvisés pour le transit d'un animal, sa mise en quarantaine ou simplement dans l'attente d'un logement meilleur, il peut s'agir d'un peu n'importe quoi pourvu que :◦La fermeture soit suffisamment étanche et solide pour empêcher toute évasion. ◦Un des cotés au moins soit translucide pour laisser passer la lumière et, bien sûr, pour pouvoir observer. De plus, la lumière limite considérablement la prolifération d'acariens et autres parasites. ◦Le bas du récipient doit être parfaitement étanche pour permettre une humidification du substrat sans fuite.
Dans le cas d'une mise en quarantaine, lorsque vous avez un doute sur un éventuel parasitisme de votre mygale ou scorpion, prévoyez un récipient "jetable", ne tentez pas de le récupérer pour un autre arachnide au risque de le parasiter à son tour.

Une aération suffisante doit être présente, de préférence sur le haut pour éviter la formation de gouttes. Cette aération permet de renouveler l'air, d'éviter le développement de moisissures et la prolifération d'acariens. Enfin, vous ne vous sentez pas obligé(e) d'ouvrir le récipient toutes les deux heures en vous demandant s'il reste assez d'air à votre compagnon pour respirer ! En dernier lieu, le terrarium provisoire doit -évidemment- être choisi en fonction de la taille de son occupant. Les récipients les plus couramment utilisés sont les pots à analyse d'urine (bébés) ou à coproculture (juvéniles), les 'petits pots' de bébé (juvéniles), les boîtes à grillons (10 cm x 10 cm) dans lesquels sont souvent vendus mygales et scorpions en animalerie, les bocaux à conserves, les boites en plastique alimentaire, les boîtes avec couvercle ventilé vendues dans les animaleries... L'idéal es manifestement la boîte à grillons "Kreca" (Hollande) : assez souple pour ne pa casser, entièrement transparente, superposable, l'ouverture es facile, la taille es adaptée même au mygales de bonne taille, au moins pour un transit. Elle présente l'avantage no négligeable d'être gratuite. Attention cependant, à un anecdote qu'il m'est arrivé d'observer : dans un animalerie spécialisée de Paris, plusieurs Hysterocrates gigas étaient placées l'une su l'autre, chacune dans un boîte à grillons, depuis plusieurs jours sans incident. Un nuit, la mygale du dessus a littéralement perforé le ba d a boîte et le couvercle de celle du dessous. Au matin, il restait un seule grosse Hysterocrates, et quelques restes de pattes ! Les récipients "provisoires" présentent de nombreux autres inconvénients : de forme souvent irrégulière et inadaptée pour la mygale, il est de plus peu probable, si vous en avez beaucoup, que vous puissiez vous en procurer assez de forme et couleurs identiques. Il en résulte un côté inesthétique et brouillon qui enlève à votre élevage un bonne part de son attrait ! Enfin, ces boites sont de très petite taille et ne permettent pas toujours de placer un abreuvoir, de pouvoir le changer en toute sécurité, et encore moins de renouveler le substrat facilement (mygale difficilement délogeable d'un bocal par exemple). Ces boîtes, néanmoins, sont peu onéreuses et faciles à trouver. Leur petite taille peut être un atout lorsqu'il s'agit d'expédier vos animaux.Les terrariums d'élevage :

Il est temps à présent d'offrir à votre protégé(e) le logement qu'il (elle) mérite. Deux critères vont permettre de choisir un terrarium adapté : la taille de l'arachnide évidemment, mais aussi son habitat (arboricole, terrestre, souterrain). Sans doute vaut-il mieux dépenser un peu plus pour une structure définitive, que de devoir changer sans cesse son installation avec tous les inconvénients que cela entraîne. Mes deux derniers essais d'installations m'ont amené à abandonner les bacs en plastique vendus en animalerie et les terrariums à ouverture frontale ('guillotine'). Les premiers sont d'une part très chers (presque autant que des terrariums en verre), et globalement assez laids. L'aération est beaucoup trop importante ; si vous logez quelques dizaines de mygales dans de tels bacs, le tout placé dans une pièce chauffée, vous devrez sans doute réajuster l'hygrométrie tous les deux jours.

Là encore, tout est question du nombre d'animaux que vous comptez loger à terme. La gène occasionnée est minime si vous n'avez que quelques arachnides. Mais ces bacs posent au moins trois autres problèmes : leur matière d'abord. Le plastique est fragile, casse trop facilement et s'use. Au bout de quelques mois de passage de mygales et de lavages, il s'opacifie. Ensuite, la fixation du couvercle à clips latéraux se fatigue et il devient rapidement possible pour une mygale qui le voudrait vraiment de s'échapper. En dernier lieu, vous ne pouvez pas signaliser vos bacs proprement, le plastique ne vous permettant pas de changer et de mettre à jour un étiquetage adhésif. A noter de plus que le petit trou aménagé sur le couvercle pour passer un tuyau est souvent utilisé par les grillons -y compris les plus gros- pour s'évader. En réalité, seule l'ouverture du terrarium par le dessus présente un réel avantage. La surface au sol que présentent les plus grands bacs "Hagen" (40cm*25cm) est cependant utile pour la stabulation de groupes reproducteurs de scorpions (G.DUPRE - Arachnides n°20). Dans tous les cas, ces bacs sont intéressants... comme terrariums provisoires ! Les terrariums à ouverture frontale sont plus adaptés. Il faut éliminer cependant ceux dont les vitres coulissent latéralement. Ce principe de fermeture condamne plus de la moitié de la surface accessible, et à moins de les bloquer systématiquement avec une cale, vous aurez bientôt la joie de constater que quelques mygales sont suffisamment fortes pour les faire coulisser et s'échapper, ce qui peut être une source d'incidents. Au passage, on remarque là une forme d'intelligence et de mémoire dont font preuve certaines mygales : lorsque l'une d'elles trouve le moyen de s'échapper, si vous la replacez dans son terrarium sans le bloquer, elle s'évadera bientôt de la même manière (obs. pers.). Reste la solution préconisée par P. Charpentier dans sa cassette vidéo : Des terrariums dont la vitre coulisse vers le haut, en 'guillotine'. Ces terrariums, à fabriquer vous-même parce que rares dans le commerce, ont l'avantage d'être à vos mesures. Cerise sur le gâteau, le principe de fermeture fait qu'il est impossible d'oublier de les fermer et tout aussi impossible à une mygale ou un scorpion de l'ouvrir : ce sont les terrariums les plus sûrs. Ils sont agréables à regarder et permettent de changer l'eau facilement. Pourtant, lors des manipulations, vous aurez une main constamment occupée à tenir la vitre coulissante et une mobilité très réduite. Ils sont donc inadaptés pour les animaux très rapides ou agressifs qui pourraient alors s'échapper -trop- facilement et/ou mordre. Quant aux mygales arboricoles, en particulier les Aviculariae, elles passent leurs journées sur la vitre coulissante, plus exposée à la lumière de la pièce, et il devient donc délicat d'ouvrir le terrarium. Il n'est pas aisé non plus d'aller récupérer des exuvies ou des restes de repas dans le fond du terrarium lorsque l'araignée est au milieu... Pour finir, blattes et grillons se glissent dans l'interstice formé par le rebord du terrarium et la vitre coulissante lorsqu'il y en a un.Les bacs que j'utilise, un même principe, mais 3 tailles différentes pour convenir à toutes les espèces.

Par élimination, voici la solution que j'ai adoptée pour le cas général : de petits aquariums (15*30*20) vendus en grande surface ou en magasin spécialisé, sur lesquels seront montés trois profils plastiques qui serviront de guide au couvercle (à couper à la bonne mesure et à roder). Insérez une bande de plaque métallique inoxydable, épaisse et perforée, (comme celles utilisées pour la ventilation de locaux électriques) pour l'aération -4 à 5 cm suffisent-, et votre terrarium est fini ! N'utilisez pas de treillis métallique, une mygale pourrait rester prisonnière (cf. Guide des Mygales élevées en terrarium, Pierre Turbang). Il est d'ailleurs possible lors des bourses entomologiques, d'acheter de tels bacs déjà montés. Comme aucune solution n'est parfaite, ces terrariums présentent, eux aussi, des défauts :◦Il faut utiliser une pince pour récupérer le bac d'eau en toute sécurité lorsqu'il faut le nettoyer. ◦Ils sont un peu bas pour les mygales arboricoles ou les grandes araignées. Quoique, a part les très grosses Aviculariae et les Poecilotheriae... Mes bacs sont stockés sur toute la hauteur des murs, je perdrais trop de place à mettre 30 cm de haut ou plus pour un terrarium (sauf exception). Pour les grosses mygales terrestres, comme Theraphosa leblondi ou des groupes de scorpions, ces aquariums existent aussi en 20*40*25 et davantage. Le mieux reste de les faire soi-même "sur mesures", plus hauts éventuellement pour les arboricoles. ◦Il arrive que lorsque le coulissement du couvercle est trop lâche, une mygale parvient à le pousser et s'échapper. La meilleure parade à cela est de placer les bacs comme indiqué sur la photo, le côté du coulissement contre un mur pour bloquer.
Pour cette dernière raison et afin de privilégier les opérations d'entretien courant (changement de l'eau, nourriture, aération du substrat...), je les place avec l'aération devant, côté coulissant calé contre le mur. Le récipient d'eau est placé sous la bande metallique, ce qui me permet de le remplir avec une grosse seringue (30 ou 60 ml, vendue en pharmacie) sans même ouvrir le bac pour les animaux très rapides (aranéomorphes) ou agressifs. Pour nourrir l'araignée, je ravance légèrement le terrarium et j'entrouve la vitre. Je mets le(s) grillon(s) ou la blatte, et le tour est joué ! Pour fermer, il suffit de pousser le terrarium vers le mur, ce qui fera coulisser la vitre jusqu'à ce qu'elle soit bloquée par la grille d'aération. En moyenne, cela doit prendre la moitié du temps nécessaire avec les autres systèmes, et permet de garder vos deux mains libres en permanence. Ce type de terrarium est à mon avis le plus recommandé avec les animaux très agressifs ou rapides, en particulier les scorpions et mygales terrestres, les scolopendres etc..., qui ne peuvent s'échapper directement comme ils le feraient avec une ouverture frontale. Facilité aussi pour retourner le substrat et l'aérer : vous pouvez dans la plupart des cas le faire avec une baguette,sans enlever l'animal. Je place les abris dans le fond du terrarium, c'est-à-dire côté coulissement, ce qui a deux conséquences intéressantes : premièrement, la mygale ou le scorpion passera la majorité de son temps dans le fond, vous permettant un accès aisé au récipient d'eau. Ensuite, les restes des repas seront le plus souvent déposés par la mygale à l'opposé de son abri, sous l'ouverture du terrarium, donc bien apparents et faciles d'accès.Les batteries :
Si vous possédez de nombreux animaux en terrariums, le principal moyen de les "stocker" avec une perte de place réduite est de les mettre en batterie. Plus faciles et économiques à réaliser soi-même (mais plus chères à l'achat !), plus pratiques pour les expositions, les batteries multiples (grands terrariums compartimentés) sont cependant plus ennuyeuses à nettoyer ou à déplacer, plus fragiles, plus lourdes, bref, elles ne sont guère souples d'emploi. Je n'ai trouvé qu'une solution abordable pour conserver ce système de batterie tout en gardant les avantages de terrariums individuels : réaliser des blocs en bois, de 30 cm de profondeur, surélevés de 10mm pour pouvoir passer un câble électrique si nécessaire, adaptés à la taille des terrariums que j'utilise. Pensez à ajouter 6 cm au moins à la hauteur des terrariums pour insérer un système d'éclairage et pouvoir accéder à l'ouverture. et un éclairage par néon 6W. Superposez ces blocs dans l'ordre qui vous arrange le mieux, vous pouvez à présent, sur moins de 90 cm linéaires et 2m de haut, loger au minimum 40 mygales ou scorpions adultes ou des centaines de juvéniles. Sur dix mètres linéraires...II - Le substrat
Ce sujet est souvent éludé dans les livres spécialisés. Pourtant, mal choisi, le substrat peut s'avérer être une source de déboires importants. Le principal écueil à éviter est la prolifération de parasites. Quatre ou cinq centimètres d'épaisseur suffisent pour la plupart des mygales, mais certaines comme Aphonopelma Seemanni, déménageuses de gros volumes, demandent un peu plus. Enfin, les mygales souterraines (Citharischius, Hysterocrates...) ont besoin d'au moins 15 à 20 cm de substrat pour creuser leurs galeries.Pour les scorpions, 4 à 10 cm d'épaisseur de substrat suffisent, selon que l'espèce est souterraine ou non. Pour les aranéomorphes... Pour beaucoup, elles peuvent se passer de substrat, ou se satisfaire d'un fond de sable ou de gravier. Pour les araignées originaires des forêts tropicales, quelques cms de substrat humide suffisent.
Différents types de substrat sont utilisés par les éleveurs, qui, bien entendu, ne s'entendent pas sur le 'meilleur' à employer. Voici une liste des principaux :La vermiculite :
Lorsque vous achetez une mygale ou un scorpion en animalerie, il est souvent placé sur ce substrat. La vermiculite est un matériau d'isolation de moins en moins utilisé, cancérigène, source de poussières très volatiles et brillantes, mais qui retient bien l'humidité sans pourrir. On peut la trouver, non dans les magasins de bricolage, mais chez les grossistes en bâtiment, genre 'Big Mat'. Le conditionnement est au minimum de 100L, ce qui est très volumineux mais comparativement assez léger (environ 8Kg). Le prix, léger aussi, avoisine les 120F. 
  La vermiculite adhère aux pattes des mygales, souille les toiles des arboricoles, les poussières collent aux scorpions en leur conférant un aspect doré assez laid, bref elle est inappropriée aux mygales terrestres et plus encore aux souterraines, car elle a tendance à s'effondrer. Il en résulte une gène certaine pour l'araignée. Véritable nid à acariens lorsqu'elle est durablement humidifiée, elle est selon moi à éviter absolument comme substrat pour vos animaux. C'est pourtant le substrat conseillé par Pierre Turbang dans son ouvrage de référence "Guide des mygales élevées en terrarium". Ne passez jamais la vermiculite au micro-ondes pour la stériliser. 
  Réservez la aux pondoirs des grillons élevés comme nourriture. Renouvelés fréquemment, ces pondoirs ne restent pas humides assez longtemps pour permettre aux acariens de se développer.Le terreau :
Substrat intéressant à condition de le stériliser au micro-ondes systématiquement avant emploi, car il abrite une quantité impressionnante de parasites (acariens, colemboles, insectes...) dont on ne peut dire à l'avance s'ils sont nocifs ou non aux araignées et scorpions. Attention, l'usage du micro-ondes n'est possible que pour le terreau et la tourbe.

Dans tous les cas, profitant de l'acidité très faible du terreau, les parasites ne manqueront pas de se développer autour des abreuvoirs et des restes de proies en quelques heures à peine. On peut regretter l'aspect boueux que prend le terreau lorsqu'il est humidifié. Son principal avantage est d'être disponible absolument partout, en grande surface ou en jardinerie, en conditionnements multiples, et à prix raisonnable.La terre :

Ce substrat est utilisé par certains éleveurs, non des moindres, qui par souci d'économie ou d'un substrat 'vivant', aéré, vont se servir dans la forêt avoisinante. Non traitée, cette terre est le substrat le plus naturel qui soit pour les arachnides. Cependant, la terre contient aussi de nombreux insectes et autres parasites (y compris à l'état larvaire) et des graines de plantes, dont le développement en terrarium peut être gênant. Elle ne peut être passée au micro-ondes, car elle contient aussi des petits cailloux. Pour ma part, je n'en utilise pas !La tourbe :
Brune ou blonde, elle est à préférer aux deux substrats précédents : j'ai choisi la tourbe blonde, plus acide (Ph ± 4), et donc moins propice à une invasion de parasites. Ce n'est pas la solution parfaite non plus : moins facile à humidifier que la tourbe brune, elle a de plus un aspect moins "naturel" et forme des blocs compacts en séchant. Cependant, la tourbe brune, trop humide, a tendance à se couvrir de moisissures... Tourbe blonde ou brune, il s'agit du substrat à préférer pour les mygales et les scorpions non désertiques. Comme le terreau, on en trouve partout, en conditionnements et prix similaires.Le sable :
A réserver uniquement aux scorpions désertiques et à quelques araignées résistantes, comme les Latrodectus (veuves noires), peu amatrices d'humidité. Il faut choisir des grains fins à assez gros (1mm) selon les espèces d'arachnides, laver le sable énergiquement avant de l'utiliser, et le sécher impérativement, ce qui prend plusieurs jours à plusieurs semaines. Achetez du sable d'aquariophilie car le sable que vous trouverez sur le chantier voisin est plein de germes et de parasites. Ne passez jamais le sable au micro-ondes. Au besoin, rincez-le à l'eau bouillante, et laissez-le refroidir. Les animaleries spécialisées vendent des sables spéciaux, colorés ou non, qui peuvent être utilisés directement, mais qui sont assez onéreux malheureusement.Autres substrats :
Pourquoi ne pas essayer d'autres substrats si vous en avez l'opportunité ? Inutile d'utiliser la litière pour chat -même végétale-, les copeaux, la sciure ou autres substrats étudiés pour les chiens, chats ou rongeurs : ils ne se prêtent pas à la terrariophilie. Eliminez surtout les copeaux de chanvre ("Aubiose") qui sont autant de petites échardes dangereuses pour les abdomens de vos protégées. Certains substrats pour reptiles, comme des écorces de pin cassées, peuvent être inclus dans de la tourbe ou du terreau pour en augmenter l'acidité, donner un aspect décoratif, ou plus de consistance. Soyez attentifs à ne pas en mettre trop et à avoir un terrarium bien aéré, car les vapeurs émises par ces copeaux ne sont pas forcément bien supportées par les arachnides.III - L'abreuvoir
L'abreuvoir est un élément simple mais absolument indispensable de votre terrarium. Des trésors d'imagination ont été développés pour trouver des récipients qui conviennent.

Leurs bords ne doivent pas être trop fins ni tranchants ou pointus pour ne pas blesser la mygale. Ils ne doivent pas être trop grands pour que les grillons et autres proies ne se noient pas, ni trop petits, pour que la mygale ou le scorpion puisse boire, voire s'y "baigner". Au besoin, vous pouvez y placer quelques billes d'argile que les proies utiliseront pour ne pas se noyer. Les couvercles de conserves sont les principaux récipients utilisés. Sur ce point, le choix est quasi-illimité et votre décision sera avant tout d'ordre économique et esthétique. J'utilise des petits beurriers de restauration en terre, que l'on peut trouver chez les grossistes en matériel professionnel de restauration. Ils sont jolis et solides ; ils " passent " bien quelque soit le substrat choisi, mais, encore une fois, tout est affaire de goût. Par périodes, laissez le substrat de votre terrarium sécher complètement et durablement (un mois par exemple). Assurez-vous alors que l'abreuvoir, lui, est bien rempli. Cette opération aura plusieurs effets : les parasites seront en grande partie détruits par la sécheresse, le substrat sera plus facile à nettoyer et à aérer (retournez-le à l'aide d'une baguette), et vous pourrez apercevoir par moments votre araignée sur son abreuvoir, en train de boire -ce qui est très rare en dehors des périodes de mue et avec un substrat humide (obs. pers.)-. Il ne faut pas s'inquiéter, elle peut rester des heures dans cette position, elle ne se noie pas pour autant ! Ne faites pas cela avec les juvéniles très sensibles, eux, à d'importants changements d'hygrométrie, ni avec des espèces connues pour ne pas tolérer de manque d'humidité ! Si votre élevage est important, prévoyez quelques récipients d'avance pour pouvoir remplacer immédiatement un abreuvoir souillé sans interrompre votre observation. Pour les "bulldozers à terrarium", genre Aphonopelma seemanni, attendez quelques jours avant de placer leur abreuvoir, sans quoi il sera probablement englouti sous le monticule de terre qu'elles placent à l'entrée de leur cachette.IV - L'abri

Ajoutez impérativement une cachette pour le confort de votre araignée ou scorpion. D'un naturel craintif, les arachnides se réfugient à la moindre alerte sous le premier caillou ou bout d'écorce qu'ils trouvent. Ce sera souvent une alternative à l'agressivité d'une mygale ou un scorpion réputé calme. Les accouplements se passeront dans de meilleures conditions si vos animaux sont tranquilles. De même, les (mal)chances qu'un cocon soit dévoré par la femelle s'en trouvent réduites.

Des abris tout faits se vendent dans le commerce. Ils sont en résine, sans aucune aspérité, et de couleurs et de taille suffisamment variées pour convenir aux plus exigeant(e)s. Trop chers malheureusement (comptez 50 à 130 francs par animal...) en quantité. Une fois de plus, le mieux sera de détourner de leur usage des objets courants : pots de fleurs cassés (limez les bords coupants), décors d'aquariophilie... Un système plus simple consiste à placer dans le fond du terrarium, un morceau d'écorce sous lequel mygale et scorpion creuseront leur abri. Toutes les écorces ne se valent pas : beaucoupmoisissent, certaines présentent des aspérités (échardes), d'autres sont infestées d'acariens ou de petits insectes indésirables... L'écorce de chêne liège, que l'on trouve à des prix raisonnables en grands morceaux dans les magasins spécialisés, ne présente aucun de ces défauts. Comptez 30 à 300F suivant la taille, mais à répartir sur le nombre d'abris réalisés (1 à 20, voire plus). L'écorce de chêne liège est légèrement souple, ne présente pas d'échardes, est imputrescible à l'eau, se coupe relativement facilement au cutter, et elle est très décorative. Annuellement, en dehors des arrachages 'commerciaux', de grandes coupes d'écorce de chêne liège sont réalisées dans les Landes, ou en Corse, pour permettre aux arbres de renouveler cette protection devenue trop épaisse, et des arbres sont coupés pour aérer une parcelle. Si vous habitez ces régions, vous devriez pouvoir obtenir du garde forestier l'autorisation d'en ramasser autant qu'il vous en faut, gratuitement ! Attention, le ramassage "sauvage" et plus encore l'arrachage à même les arbres sont formellement interdits.

  Pour certaines mygales arboricoles (Poecilotheria...), trouvez des tubes d'écorce creux aussi longs que le permettent vos terrariums, de dix ou douze centimètres de diamètre extérieur. Les mygales s'y sentiront très bien, et ce système vous permet, en bouchant les deux côtés avec un tissu, de déplacer le tout en toute sécurité. Ceci est particulièrement intéressant avec des animaux agressifs, dangereux, sociables (à plusieurs dans le terrarium) lorsque le moment est venu de nettoyer le bac. 
  Quel que soit l'abri que vous utiliserez -en particulier les écorces-, passez les quelques minutes à l'eau bouillante pour détruire tous les parasites et les germes qui peuvent s'y trouver, et éliminez toutes les échardes.V - La décoration
Voici venue l'heure d'apporter la touche finale à votre terrarium. En réalité, la décoration n'est ni bien pratique, ni utile. J'ai essayé les plantes vivantes, fausses ou séchées, les décors d'aquariums en résine, des petits éléments en bois... Rien n'y fait, vue la taille restreinte du terrariums, ces éléments entravent les mouvements des animaux, servent de refuge aux proies, et vous gênent -un comble !- pour observer l'essentiel : la mygale. Rapidement tapissés de toile, souillés d'excréments, renversés ou recouverts de terre, ils deviennent plus une charge supplémentaire qu'une amélioration !

Je ne décore plus que quelques terrariums "de démonstration", plus spacieux, rarement occupés, ou lorsqu'il est possible d'allier l'utile à l'agréable. Par exemple, j'ai placé dans un bac hexagonal une Latrodectus hesperus, fond de gros sable, un petit décor en résine, et des fleurs séchées, qui décorent certes, mais surtout qui fournissent à l'araignée autant de supports pour sa toile. Les terrariums de mes mygales et scorpions sont laissés tels quels : c'est plus clair, et plus facile. Pensez surtout que certaines mygales (Ceratogyrus, Pterinochilus, Stromatopelma...) se feront un plaisir de vous aider dans la décoration de vos bacs en élaborant de superbes toiles : ne les gâchez pas avec des plantes ou autres en surcharge ! Les plus beaux terrariums ne sont certainement pas les plus décorés. Lorsqu'ils sont propres et bien éclairés, ils mettent bien mieux en valeur l'arachnide. Si vous souhaitez vraiment inclure une plante vivante comme décoration dans un terrarium de bonne taille, choisissez une plante qui pourra résister aux cheminements des arachnides, qui ne présente pas d'aspérité dangereuse, et qui soit compatible avec l'hygrométrie du bac. On trouve depuis peu de la résine et des colorants alimentaires qui permettent de réaliser des décors aux formes et mesures de votre choix, sans émanations toxiques, imputrescibles. De tels décors peuvent de plus constituer une alternative à l'écorce comme cachette.VI - L'éclairage

Les arachnides, pour la plupart, apprécient peu la lumière. L'éclairage naturel ou artificiel d'une pièce, avec un rythme régulier jour/nuit, respectant à peu près le rythme des saisons, convient presque toujours. 
  Vous pouvez ajouter un éclairage décoratif. Lorsqu'il est allumé, assurez vous que la mygale ou le scorpion a la possibilité de s'abriter s'il le désire, et que la lumière émise n'est pas trop intense. Vous pouvez également inclure à votre installation une lumière rouge pour observer vos animaux de nuit sans les déranger. Faites attention aussi à la chaleur dégagée par les ampoules et les ballasts, vérifiez que les terrariums sont suffisamment éloignés ! 
  Pour observer au mieux vos scorpions, utilisez un tube de lumière noire, de nuit : les scorpions noirs ou marrons ressortiront bleu à vert 'fluo', et les scorpions jaunes ressortiront jaune fluo, avec des reflets splendides. Peu (ou pas ?) sensibles à une telle lumière, les scorpions se laisseront facilement observer, même lors des accouplements. De plus, cette caractéristique vous permet, lorsque vous avez eu une reproduction, de repérer aisément les juvéniles dispersés dans le terrarium, ou de retrouver les exuvies dans le substrat.NB : les scorpions nouveaux-nés ne ressortent pas à la lumière noire avant leur première mue.

VII - Le chauffage

La plupart des arachnides élevés en captivité sont originaires des milieux inter-tropicaux. Ils ont des besoins accrus en chaleur par rapport aux températures trouvées sous nos latitudes. L'idéal, comme pour l'hygrométrie, est de se rapprocher pour chaque espèce, des conditions naturelles, en respectant au mieux les variations diurne et nocturne, et saisonnières.

De nombreux vendeurs conseillent aux débutants des cables chauffants, tapis chauffants et autres ampoules céramiques, somme toute des objets très onéreux qui ne sont pas du tout adaptés ! Pour ce qui est des cables et tapis chauffants qui par destination se placent sous ou même à l'intérieur du terrarium sous le substrat, il s'agit d'une aberration : dans leur milieu sauvage, les arachnides, en fouissant, recherchent obscurité, mais aussi humidité et fraicheur ! avec de tels cables, ils trouveront un milieu plus sec en dessous, et surtout plus chaud, de quoi les surprendre et les perturber... A moins de trouver un moyen d'utiliser ces plaques sur un côté du terrerrarium. L'apport de chaleur étant nécessaire sous nos latitudes, notamment en hiver, la lampe céramique -mais placée impérativement hors du bac, au dessus et de côté- semble plus adaptée. D'un coût élevé et gourmande en électricité, la majeure partie de la chaleur produite est perdue hors du bac. La méthode la plus raisonnable est donc d'inclure votre terrarium dans un caisson ouvert juste sur le devant pour l'observation et l'apport de lumière, avec une ampoule électrique à incandescence -colorée pour ne pas déranger l'arachnide avec une lumière trop forte- ou une ampoule chauffante (mais pas 'céramique' !) placée dans le fond et à distance suffisante du terrarium pour que la température y soit adéquate. D'ordinaire, une ampoule de 30 à 40W devrait suffire, vous pourrez même vous offrir le luxe d'un thermostat sans arriver au prix de revient d'un cable chauffant. Ne placez JAMAIS un quelconque chauffage (ampoule, cable...) à l'intérieur d'un terrarium d'arachnide. Dans la mesure du possible, installez la source de chaleur sensiblement de côté par rapport au bac, de façon que l'arachnide dispose d'un gradient de 1 à 3 degrés. Si vous avez de nombreux animaux, cette méthode n'est pas réalisable ! Vous pouvez faire des 'boxes' sur le même système renfermant plusieurs bacs, ou enfin, chauffer et thermostater la pièce complète, seule solution raisonnable pour un véritable élevage. Placez le radiateur aussi loin que possible des animaux pour que la chaleur ne soit pas trop intense et soit répartie, mettez les terrariums vers le haut à mesure que les occupants ont besoin de chaleur. Pour des mygales, Theraphosa leblondi, souterraine et donc habituée à une certaine 'fraicheur' ou Poecilotheria subfusca seront en bas, les Brachypelmae et autres Aphonopelmae plus haut.

  Une température moyenne de 23 à 26% le jour, trois à quatre degrés de moins la nuit, est courante dans les pièces d'élevage. Attention, les arachnides supportent très mal une température trop élevée !Conclusion

Vous avez à présent tous les éléments utiles pour installer des mygales et scorpions en grand nombre, dans une place restreinte, à moindre prix, et sans perte de temps ! Il est probable que la plupart des moyen que j'utilise ne conviendront pas à votre installation, ou à vos goûts. L'objet de cet article était uniquement de vous présenter, d'après mes réussites et mes échecs, une installation qui a le mérite de "marcher", de me faire gagner un temps précieux, et qui s'avère pécuniairement rentable à sur quelques années. Retenez les avantages de chaque système, et élaborez une structure à la mesure de votre élevage : boîtes type Hagen pour les scorpions, terrariums à ouverture frontale pour les arboricoles, ouverture par le dessus pour les animaux agressifs...

Construire un incubateur

I - Introduction

Vous avez réussi une reproduction de mygale, la femelle vient de confectionner son cocon. En réalité, le plus dur est fait.

Il existe beaucoup de variantes d'incubation. Quatre sont à retenir :

◦La plus naturelle, la plus simple et la plus tolérante en ce qui concerne de légères erreurs de maintenance (compensées par la femelle qui déplacera le cocon en conséquence), est de laisser le cocon à la mère jusqu'à l'éclosion, mais cela comporte un surcroit de risques lié au stress ou à l'appétit.

◦La seconde est un intermédiaire, il s'agit de la forme basique d'incubateur, qui permet des corrections (changement du bac) et une certaine surveillance, tout en conservant une marge d'erreur car le cocon entier y est placé et constitue une enveloppe protectrice des larves en développement.

◦La troisième en est très proche sur le principe, mais les oeufs sont sortis du cocon et les paramètres doivent être parfaitement maîtrisés.

◦La dernière, est presque trop élaborée, elle comprend un incubateur avec une hygrométrie contrôlée, un thermostat interne, et un moteur faisant tourner le cocon.

Pour beaucoup d'espèces, si les oeufs sont fertiles, vous aurez plus de chances d'obtenir les bébés en plaçant le cocon en incubation, après l'avoir laissé au moins 4 à 6 semaines à la mère. Cela évite le risque de voir le cocon dévoré par la femelle, et vous permet aussi un meilleur contrôle des facteurs d'environnement (hygrométrie, température) à apporter. Ces facteurs, qui peuvent varier selon les espèces, ne sont pas l'objet de cet article.

Souvent éludée dans les livres spécialisés, l'incubation constitue un point de blocage pour l'éleveur débutant.

II - Matériel

L'incubateur est un condensé basique permettant de réunir les conditions strictement nécessaires au développement des oeufs puis des larves, en atténuant les dangers. A l'extrème, il peut être assimilé à un "mini-terrarium", adapté bien sûr. Des millions de mygales s'en passent très bien en milieu naturel... Tout d'abord, réunissez le matériel nécessaire :

•Une boite en plastique alimentaire, translucide (non pas pour laisser passer la lumière qui n'est en rien indispensable au cocon, mais pour pouvoir surveiller sans manipulation inutile). Celle utilisée ici, mesure 18cm X 11cm pour une hauteur de 7,5cm. C'est suffisant pour la plupart des cocons de mygales, à l'exception d'espèces TRES prolifiques (Lasiodora parahybana, Acanthoscurria geniculata...), pour lesquelles une boite plus grande mais sur le même principe est requise.◦De la tourbe blonde ou de la vermiculite, de quoi remplir un bon tiers de la boite.

◦De l'eau

◦Un pot à analyse coprologique, ou au moins un couvercle assez grand pour contenir aisément le cocon, et en plastique pourne pas s'oxyder.

◦Une compresse de gaze de 30x30cm (2 si la boite est plus grande)

◦Et... un cocon !!!

III - Elaboration de l'incubateur

Versez de l'eau sur la tourbe ou la vermiculite. Laissez quelques minutes le temps d'imbiber. Le substrat doit être saturé d'eau mais pas noyé : vous devez voir l'eau quand vous appuyez avec le doigt, mais pas de "flaque" quand vous penchez la boite.Prenez la compresse, dépliez-la complètement, vous obtenez un carré de 30x30cm. Pliez-le en 2 et posez-le sur la totalité du substrat en "enfonçant" les côtés dans la tourbe et en ajustant les bords de façon que toute la surface soit recouverte.Vous y placez le couvercle parfaitement sec, retourné. Evitez de le mettre au milieu, là c'est pour la photo. (Si vous le mettez au milieu, les gouttes formées par la condensation peuvent tomber dedans et faire pourrir le cocon)... Posez le cocon (ici représenté par une boulette de coton) dans le couvercle.Refermez, percez des petits trous avec une aiguille sur le côté du couvercle (pour éviter la saturation). C'est fini. S'il y a des variations de température dans votre pièce, ou si l'incubateur est placé à un endroit trop chaud, il se formera quand même de la condensation. Si c'est trop chaud, corrigez, si ce sont des variations de température (moins "gérables"), alors inclinez l'incubateur en surélevant un côté (celui où il y a le cocon) d'1 à 2 cm. comme ça les gouttes d'eau retomberont sur le substrat et non sur le cocon.

C'est le point le plus important : l'humidité devra rester AMBIANTE dans l'incubateur, l'eau ne doit JAMAIS entrer en contact direct avec le cocon (risque REEL et RAPIDE de pourrissement ou de moisissure).IV - L'incubation

◦Résistez à l'envie de manipuler l'incubateur ou de l'ouvrir, mais vérifiez tous les jours que tout va bien et que le cocon n'est pas en contact avec de l'eau ni des parasites.◦Au moindre doute, changez l'incubateur.

◦Selon la tourbe et la compresse utilisée, celle-ci se décomposera peu à peu. Quand cela arrive (toutes les 6 semaines environ), changez l'incubateur.

◦Lorsque vous "sentez" (voir aussi les durées d'incubation dans les fiches d'élevage) que les bébés vont bientôt sortir, changez l'incubateur mais en moins humide cette fois (comme pour un terrarium). Placez alors, près du cocon, un petit bout de liège sur lequel les bbs pourront s'accrocher et se cacher, cela augmente leur surface de déplacement.

Pour les espèces "rapides" comme Psalmopoeus, lorsque la femelle a gardé le cocon 3 ou 4 semaines, l'incubation ne dure guère plus de 3 ou 4 autres semaines. Changer l'incubateur est inutile. Par contre, pour les Brachypelma par exemple, je pense que c'est une nécessité (toutes les 6 semaines au moins) pour prévenir tout développement de parasites et la pourriture du substrat.J'en étais sûr, vous avez craqué aussi. Trop tôt ! Ce ne sont encore que des larves. Recousez très grossièrement SANS SERRER, replacez le cocon, couture vers le haut. Dans le cas illustré (Psalmopoeus pulcher), le cocon est posé directement sur le liège, l'essentiel est qu'il ne soit pas en contact avec le substrat ni la condensation du couvercle.L'heure c'est l'heure. C'est encore trop tôt, mais il est fréquent que les larves sortent un peu en avance. Laissez faire, vous pouvez ajouter du papier essuie-tout pour augmenter leur surface de déplacement et atténuer l'humidité du substrat (je l'ai fait dans ce cas -Poecilotheria regalis- car j'avais vraiment trop humidifié, mais ce n'est pas obligatoire). On voit la couture sur le dessus, qui referme le cocon mais est suffisamment lâche pour laisser passer les mygalons qui tirent un peu. Il m'est arrivé une fois de trop serrer, les mygalons sont restés bloqués dans le cocon et tous sont morts sauf un.

Les larves restent en grappe autour du cocon, il faut encore les laisser se débrouiller (surtout ne pas chercher à les nourrir, bien qu'ayant déjà une forme d'araignées, elles ne sont pas encore entièrement dévelopées !!!). A noter qu'à ce stade elles sont déjà aptes à tisser.

V - La mue

C'est pour bientôt. Les larves commencent à noircir (voir en haut à droite -Poecilotheria regalis), les mues devraient commencer d'ici cinq à dix jours. A ce stade, les risques de pertes sont quasi-nulles, sauf pour certaines espèce où cette "première" mue est délicate (Theraphosa leblondi...). Encore un peu de patience.

Voilà la fin de l'incubation : les larves sont quasiment toutes noires. Les premières commencent à muer, elles ressemblent alors -enfin- à des bébés mygales. Elles restent encore en grappe mais selon les espèces vont se séparer dans les jours ou les semaines qui suivent. On voit un mygalon à gauche, qui vient de muer, avec son exuvie à côté. Notez que parfois tout cela se fait dans le cocon et que les bbs sortent après cette mue. L'ensemble des larves muent sur 3 à 10 jours, entre la première et la dernière.

Usuellement, c'est ce que l'on appelle (incorrectement) le premier stade, en fait c'est déjà le second voire le troisième selon les points de vue. Toujours est-il que c'est le premier stade d'autonomie : L'alimentation commencera dans les 7 à 15 jours qui suivent cette mue. Ne précipitez pas les choses, si les proies ne sont pas dévorées, elles représenteront un danger pour les mygalons qui n'ont pas encore mué...

L'élevage d'arachnide (mygale, scorpion, araignée de maison)

Vous avez choisi d'élever un arachnide. Mygale, scorpion, araignée de maison peut-être, vous entrez dans un univers passionnant ouvert à l'observation et la découverte. Les arachnides ne sont plus ces animaux qu'on écrase, ils se prêtent dans certaines contitions à la captivité et vous apporteront déceptions et satisfactions, et aussi quelques nuits blanches passées devant le terrarium où un cocon éclôt, où un scorpion mue...

Ce chapitre, reprend les conditions générales d'élevage des arachnides.

Vous n'y trouverez pas la description, et la biologie des différents ordres d'arachnides, qui sont abordés dans le chapitre les arachnides, et qui feront à terme l'objet de chapitres distincts.

Y seront repris de façon aussi précise que possible, tous les éléments communs à l'élevage de l'ensemble des arachnides, comme l'installation d'un terrarium ou les pathologies que vous serez peut-être amené(e) à rencontrer.

Vous y trouverez également des renseignements spécifiques aux espèces, pour cela reportez-vous aux fiches d'élevage.

Ces grands articles, synthétisent des années d'observation et d'élevage des arachnides, et une documentation abondante. Evidemment, ce chapitre n'est qu'un guide, destiné à introduire la notion d'élevage avec ses contraintes et ses possibilités, mais ne peut aucunement représenter une solution complète pour la totalité des arachnides !